- Le Buzz est au rendez-vous
- Nord-Américains: encore un peu de patience
- Et nos premières impressions sont…
- 423 kilomètres d’autonomie… européenne
- Le fameux sourire VÉ
- À quand l’ID. Buzz California pour les campeurs?
Copenhague, la capitale du Danemark, a accueilli l’un des spectacles-phares du groupe Grateful Dead, capté en direct pour leur album Europe ’72. On s’en doute, les Volkswagen Bulli étaient nombreux à s’être garés à l’extérieur de la salle de concert Tivoli, lors de cette nuit historique du 14 avril 1972.
Un demi-siècle plus tard, le VW Bulli est de retour dans les rues de Frederiksstaden, le magnifique quartier rococo du 18e siècle de la capitale. Mais plutôt que d’être propulsé par un moteur à essence refroidi à l’air monté à l’arrière, la version du 21e siècle de l’emblématique véhicule est 100% mue par de l’électricité.
Et ce grand retour est attribuable au lancement médiatique mondial du Volkswagen ID. Buzz, nommé selon la nomenclature du constructeur pour sa gamme grandissante de véhicules électriques ID (Intelligent Design). Ne reste plus qu’à supposer que le terme «Buzz» fait référence au son qui émane d’un moteur électrique… bien que les fans Deadheads voudront sans doute y voir une provenance un peu plus – disons – enfumée.
Le Buzz est au rendez-vous
Après avoir piloté le VW ID. Buzz pendant une journée autour de Copenhague, et même jusqu’à Malmö, en Suède, via le pont Oresund de près de huit kilomètres, le constat est simple: la désignation du véhicule frappe en plein dans le mille. Le design, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur, transpire l’intelligence, tandis que la conduite livre un véritable buzz.
Ou, pour citer l’une des idoles de ma jeunesse: «Tout ce dont j’ai besoin, ce sont de belles vagues, un buzz sympa, et je vais bien aller.» (Eh oui, Jeff Spicoli et ses chums ont fait la fête à bord d’un VW Bulli dans Fast Times at Ridgemont High – Ça va chauffer au lycée Ridgemont.)
À l’instar de la New Beetle qui a ravivé, il y a deux décennies, la nostalgie automobile de plusieurs générations de conducteurs de Bug, le VW ID. Buzz suscite son lot de pouces levés, de têtes qui se tournent, de grands sourires et d’applaudissements de la part de tous ceux qui le voit passer. Garez le véhicule, comme je l’ai fait pour une séance photo à Malmö, et la foule s’attroupe.
Et presque tout le monde savait qu’il s’agissait d’un modèle électrique. Il ne faut pas s’en étonner; puisque le prototype de VW Buzz a fait ses débuts il y a plus de cinq ans (NDLR : sans compter qu’on parlait déjà d’un VW Microbus Concept au salon de Détroit… 2001!), l’intérêt et l’enthousiasme ont eu le temps de grandir. De fait, pour ceux et celles d’entre nous qui n’avaient de cesse d’espérer le feu vert de la production, cette attente a paru une éternité…
Nord-Américains: encore un peu de patience
Malheureusement, pour les Canadiens et nos cousins du sud de la frontière, le délai s’étirera encore pendant 18 mois, puisque le VW ID. Buzz ne pointera sa calandre dans nos salles d’exposition qu’en 2024. Et ce, même si les versions à empattement court propulsées par un (seul) moteur électrique installé à l’arrière et que j’ai pu conduire au lancement – tant celles pour passagers que celles pour les marchandises – seront très bientôt commercialisées en Europe, à titre d’année-modèle 2023.
Mais bon, il faut rappeler que de ce côté-ci de l’Atlantique, nous ne recevrons pas la variante cargo du VW ID. Buzz. Et que la version «Tourisme» qui nous est destinée sera à empattement allongé, en plus de pouvoir être optionnellement équipée d’un duo de moteurs électriques – pour la configuration AWD (traction intégrale).
Selon Patrick Danielson, porte-parole pour Volkswagen Canada, cette variante allongée d’environ 25 centimètres accueillera en option une troisième rangée de sièges, un item essentiel dans le marché des fourgonnettes en Amérique du Nord. Si cette banquette pour deux passagers sera amovible sans qu’aucun outil ne soit nécessaire, les sièges de deuxième rangée auront besoin, eux, d’être déboulonnés. Du même souffle, M. Danielson a souligné que l’option AWD est tout aussi primordiale, Volkswagen prévoyant que neuf ID. Buzz vendus sur dix au Canada en seront équipés.
Et nos premières impressions sont…
Bien que les versions du VW ID. Buzz testées au Danemark ne sont pas exactement celles que notre marché recevra, mon expérience à bord du modèle à empattement court m’a livré suffisamment d’impressions visuelles et sensorielles pour comprendre le… buzz. Il faut dire qu’à partir des portes coulissantes jusque vers l’avant, la variante à empattement court est identique à celle d’empattement allongé, de sorte que tout ce qui entoure les occupants aux premières loges est – vous l’avez deviné: identique.
Cela étant dit, j’ai été un peu déçu – et la faute incombe aux règles de sécurité de notre 21e siècle – que la position de conduite ne soit pas plus au-dessus des roues avant comme elle l’était dans mon Westfalia 1974. Reste qu’une fois bien campé dans le siège du pilote, mon regard balayant l’imposant pare-brise incliné et les grandes fenêtres latérales, j’ai ressenti une impression différente de tout autre véhicule neuf que j’ai pu conduire, merci à cet habitacle vaste et grand ouvert, de même qu’à l’assise haute et confortable.
Ce qui m’est apparu des plus familiers, c’est cet écran flottant que le conducteur consulte à travers son volant. Il s’agit de la même instrumentation que dans le VW ID.4, ce premier véhicule 100% électrique à composer l’actuelle gamme ID. de VW au Canada. Idem pour ce volant multifonctionnel, auquel s’adjoint un écran tactile d’infodivertissement de 10 pouces (un écran de 12 pouces est offert en option) prenant en charge toutes les fonctionnalités de la cabine, de la climatisation à la navigation en passant par le divertissement.
Les seules commandes qui ne sont pas numériques sont celles situées au-dessus du genou gauche du conducteur, et qui contrôlent les phares, ainsi que le dégivrage (avant / arrière).
Autre détail: même si je ne suis pas un grand fan des leviers de vitesses montés à la colonne de direction, celui du Buzz m’est apparu intuitif et m’a bien servi lors de mon essai routier.
Par contre, j’ai été déstabilisé à quelques reprises par le fait que de décoller mon poids du siège conducteur, par exemple pour me pencher vers le rétroviseur latéral avant de reculer, entraîne l’application des freins. Personnellement, je mettrais pas mal plus de temps pour m’habituer à pareille fonctionnalité qu’au maniement du levier de vitesses.
Un mot sur ce sélecteur: il propose un réglage «B» afin d’accroître la régénération du freinage, au point de permettre la conduite à une seule pédale – dont j’ai abondamment profité tout en naviguant dans le centre-ville de Copenhague. Sur les routes de campagne et les autoroutes, le réglage «D» n’entraîne toutefois aucune régénération. À ce, Volkswagen répond que lorsque vous soulevez votre pied de l’accélérateur, le moteur électrique se met à tourner librement – il fait alors du «sailing», n’offrant évidemment aucune résistance de la part de la boîte de transmission. Voilà qui augmenterait l’autonomie électrique, quoique de manière minimale, il faut bien le dire.
423 kilomètres d’autonomie… européenne
Bon, il est temps de passer à l’aspect électrique du VW ID. Buzz. Comme l’ID.4, le véhicule est assemblé sur l’architecture modulaire MEB (Modular Electric Drive Matrix) du constructeur, qui sert de plateforme pour les batteries lithium-ion, la boîte automatique à vitesse unique, les moteurs électriques et l’unité de contrôle électronique. Les accumulateurs ont une capacité de 82 kWh (avec une capacité énergétique nette de 77 kWh) pour une puissance maximale de 150 kW (204 chevaux).
Volkswagen rapporte le sprint du 0-100 km/h en 10,2 secondes, ainsi qu’une autonomie de 423 kilomètres, selon le cycle européen WLTP. Rappelons que la norme EPA utilisée en Amérique du Nord livre généralement entre 75 et 80% de ce cycle WLTP.
Côté recharge, Volkswagen affirme que sur une borne de niveau 2, l’alimentation énergétique de zéro à pleine capacité demande 7,5 heures. Mais avec une capacité de recharge allant jusqu’à 170 kW, le ID. Buzz pourra, dit-on, être chargé de 5 à 80% en environ 30 minutes lorsque branché à une borne ultra-rapide.
Le fameux sourire VÉ
Piloter l’ID. Buzz met à l’avant-scène tous les avantages dont disposent les véhicules électriques. Ainsi, le véhicule est confortable et silencieux; malgré ses panneaux avant et latéraux qui tiennent du fourgon, le bruit du vent et les secousses sont minimes. Oh, et belle surprise: le rayon de braquage est incroyablement serré. Avec seulement 11,1 mètres, la maniabilité du Buzz en virage rivalise avec celle de la VW Golf.
Certes, le sprint jusqu’à 100km/h en plus de 10 secondes paraît désespérément lent par rapport à la majorité des véhicules électriques. Mais rappelons-nous qu’il s’agit là d’une «minivan»… Quand même, à l’occasion d’une route déserte dans l’arrière-pays scandinave, j’ai pu tester l’accélération – et je n’ai pas été déçu de sentir se dessiner sur mon visage le sourire «VÉ» si familier à quiconque a déjà ainsi libéré des électrons d’un coup de pédale. Sans aucun doute, le Buzz conduira l’équipe de football à son match en un clin d’œil.
À quand l’ID. Buzz California pour les campeurs?
On ne peut terminer cette première prise de contact avec l’ID. Buzz sans donner la réponse à cette question qui trottait dans la tête de la plupart des journalistes présents au lancement mondial: est-ce qu’on aura un Buzz version camping?
Volkswagen n’annonce rien d’officiel pour le moment, mais comme son ID. Buzz est assemblé à Hanovre en Allemagne, par sa division des véhicules commerciaux qui construit toujours le campeur T6 du marché européen, il y a fort à parier qu’un ID. Buzz California se pointera dans les années à venir.
D’ici là, le département des accessoires de Volkswagen propose aux amoureux du camping et du vanlife un coffre optionnel à installer dans l’aire cargo, qui comprend un lit surélevé, un réchaud à deux brûleurs et quelque chose qui ressemble à un évier.
Maintenant qu’on vous a fait rêver, vous vous demandez: combien pour le VW ID. Buzz à empattement long qui s’amènera en 2024 au pays? Aucun prix n’a encore été dévoilé; tout au plus Volkswagen Canada dit prévoir lancer les précommandes en ligne en première moitié d’année prochaine (2023).
Keyword: Premier essai: le Volkswagen ID. Buzz nous a fait... buzzer! (Excusez-la)