- Un demi-siècle plus tard, une 15e génération
- Du 6,2L/100km pour la grande berline
- Une Crown à (presque) propulsion
- Et quand on ouvre la portière…
Honnêtement, je n’aurais jamais pensé que nous verrions ce jour. De fait, la plupart d’entre nous, les plus vieux chroniqueurs automobiles, avait depuis longtemps renoncé à interroger Toyota Canada quant au retour de sa grande berline sur notre marché.
Eh bien, si nous avions tout dernièrement pensé à poser la question, la réponse aurait été: d’ici la fin de l’année. Car après une absence de 50 ans (!), la Toyota Crown est de retour sur nos rives – et même qu’elle était même de passage cette semaine au Château Taillefer de Laval, afin d’y être présentée en chair et en acier à la faune journalistique.
Pour ceux et celles qui n’étaient pas de ce monde vers 1965, soulignons que la grande berline Crown a été l’un des premiers modèles Toyota à débarquer en Amérique du Nord. Celle qui a participé, voire initié «l’invasion» nipponne de ce côté-ci du Pacifique est par ailleurs l’un des véhicules Toyota à la plus longue existence; lancée en 1955 en tant que Toyopet Crown, la «Couronne» n’est devancée, en ancienneté, que par le patriarche Land Cruiser.
La Toyota Crown est également celle qui a reçu le tout premier moteur V8 jamais produit par le constructeur. Mais bon, la crise pétrolière du début des années 1970 – eh oui, il y en a eu une autre avant notre «malaise» actuel – a rendu fort difficile la commercialisation de toutes les grosses voitures. Et encore plus celles de facture japonaise. En 1972, la Toyota Crown quittait donc le marché nord-américain.
Un demi-siècle plus tard, une 15e génération
Voilà qui ne signifie pas que le développement de la Toyota Crown a stagné pour autant. La berline pleine grandeur en est maintenant à sa 15e génération, et sa toute dernière mouture est de loin la plus avant-gardiste à ce jour. Ça, ce n’est pas sans surprise.
Ce qui surprend davantage, c’est cette garde au sol surélevée – près de 4 pouces de plus que pour la Camry – et ces éléments de style empruntés du côté des véhicules multisegments. Le tout vient se mêler à une silhouette automobile par ailleurs traditionnelle et, pour la version Platine qui se veut plus sportive, on pourra choisir le toit contrastant noir qui s’étire du capot à l’arrière-train. Assurément, cette «Couronne» sera la plus marquante de ses presque 70 ans d’histoire – visuellement, du moins.
2023 Toyota Crown Platinum Photo by Nadine Filion
2023 Toyota Crown Platinum Photo by Nadine Filion
2023 Toyota Crown Platinum Photo by Nadine Filion
2023 Toyota Crown Platinum Photo by Nadine Filion
2023 Toyota Crown Platinum Photo by Nadine Filion
2023 Toyota Crown Platinum Photo by Nadine Filion
2023 Toyota Crown Platinum Photo by Nadine Filion
2023 Toyota Crown Platinum Photo by Nadine Filion
2023 Toyota Crown Platinum Photo by Nadine Filion
Avec pareille suspension rehaussée, Toyota semble vouloir nous signifier que l’attrait des VUS n’est pas tant dans leurs silhouettes robustes et pratico-pratiques, mais plutôt dans l’écart… qui se dessine entre les pneus et le contour des ailes. Nous verrons bien.
Cela dit, la Crown a tous les attributs technologiques pour nous revenir en cette ère moderne. Exclusivement livrée avec la motorisation hybride, ses versions «de base» (XLE et Limited) miseront sur le quatre cylindres de cycle Atkinson (2,5 litres), désormais omniprésent chez la quinzaine de véhicules hybrides commercialisés par Toyota Canada. Officiellement nommé THS IV – comme dans Toyota Hybrid Synergy de quatrième génération – ce groupe motopropulseur associe la mécanique à essence à deux organes électriques, ainsi qu’à une nouvelle batterie bipolaire hydrure métallique de nickel (!) à haut rendement.
Du 6,2L/100km pour la grande berline
Déjà, on nous promet une surprenante consommation de carburant de 6,2 L/100 km. Pas mal pour quelque chose qui s’étire sur 4 930mm de long et sur 1840mm de large et qui roule sur un empattement de 2 850 mm (un empattement identique à la dernière Lexus GS vendue au Canada).
La consommation vous interpelle, mais vous n’êtes pas prêt à sacrifier la performance pour autant? Bonne nouvelle… Toyota: un nouveau système hybride Max entre en scène, pour la première fois dans une berline du constructeur. Pour ce Max, on met au rancard le moteur de cycle Aktinson et on lui préfère un quatre cylindres turbo (2,4 litres), que l’on a combiné à un essieu électronique arrière – le eAxle. Le tout permettra, nous dit-on, de produire 340 chevaux.
Essentiellement, il s’agit du même groupe motopropulseur qui se glisse dans la version de performance du nouveau Lexus RX500h, bien qu’à bord du VUS, ce sont 367 poulains qui sont libérés. Surtout, Toyota affirme que son système hybride Max est réglé, dans la berline Crown, pour atteindre un couple maximal aussi bas qu’entre 2 000 et 3 000 tr/min.
Si ça s’avère, la Toyota Crown Platine et son eAxle devraient offrir de sérieuses réponses à bas régime. Ou, comme le spécifie son constructeur, on aura droit à «des accélérations linéaires sur toute la plage de puissance.» Cette fois, c’est du 8,4L/100km de consommation en combiné ville-autoroute qu’on nous annonce.
Une Crown à (presque) propulsion
Du coup, on est heureux de constater que le plus récent dispositif de traction intégrale de Toyota, l’Electronic On-Demand All-Wheel Drive, soit de la partie. Pour la Crown Platine nantie du moteur turbo, on est même devant un système E-Four avancé qui accepte de répartir le couple avant-arrière de quelque proportion que ce soit entre 70-30 et 20-80.
Autrement dit, et contrairement au E-Four AWD de base qui, par défaut, maintient 100% du couple à l’avant en conditions normales, le E-Four Advanced en envoie toujours une partie vers l’arrière, pour la «réactivité à l’accélération associée à une (conduite à) propulsion», dixit Toyota.
Et pour attester du fait que l’hybride Max devrait vraiment être le choix de performance chez les acheteurs de Toyota Crown, c’est une boîte automatique Direct Shift, munie d’un nouvel embrayage hydraulique multidisque, qui vient transiger les six rapports. Vous l’aurez deviné, les autres Toyota Crown misent sur la bonne vieille transmission à variation continue (CVT).
Dernier détail technique: c’est un châssis exclusif qui sous-tend la Toyota Crown, nouvellement développé à partir de la plateforme TNGA-K – une architecture que partagent d’autres grands véhicules Toyota, de la Camry et de l’Avalon aux Lexus NX et RX. L’innovation passe entre autres par une nouvelle suspension arrière multibras, à laquelle la version Platine de la Crown ajoute la variabilité adaptative et les roues de 21 pouces (elles sont de 19 pouces pour les autres variantes).
Et quand on ouvre la portière…
En visite au Canada, la Crown s’est d’abord arrêtée au Château Taillefer de Laval et nous avons pu jeter un œil dans son habitacle. On pourrait vous abrutir de nos impressions, mais nous vous diront simplement que l’intérieur, plutôt sobre, n’a pas le même zest que l’extérieur. On vous laisse en juger par vous-mêmes avec cette galerie-photos:
2023 Toyota Crown Platinum Photo by Nadine Filion
2023 Toyota Crown Platinum Photo by Nadine Filion
2023 Toyota Crown Platinum Photo by Nadine Filion
2023 Toyota Crown Platinum Photo by Nadine Filion
2023 Toyota Crown Platinum Photo by Nadine Filion
2023 Toyota Crown Platinum Photo by Nadine Filion
2023 Toyota Crown Platinum Photo by Nadine Filion
Côté équipements de série, on retrouve les sièges avant chauffants et à réglage électrique en huit directions, de même que la climatisation bi-zone et la recharge du cellulaire par induction. Les sièges ventilés viennent enrichir les variantes Limited et Platinum, mais même pour ces configurations, il faudra investir davantage si l’on veut se gâter du méga-toit panoramique.
Toyota met particulièrement l’emphase sur la quiétude à l’intérieur de sa Crown. Non seulement ses ingénieurs ont abondamment fait appel aux glaces acoustiques, aux empiècements d’étanchéité, à de l’adhésif insonorisant et à des doublures d’isolation, mais ils ont étudié la propagation du bruit, de sorte qu’ils ont choisi de remplir de matériaux absorbants les espaces autour des cadres des portières, de fenêtres et même des faisceaux de câbles.
C’est le plus récent dispositif d’infodivertissement de Toyota qui monte à bord, via un écran tactile de 12,3 pouces qui comprend la connectivité Apple CarPlay / Android Auto sans fil. Par ailleurs, les commandes verbales peuvent être lancées d’un vibrant «Hé Toyota», notamment pour dicter des messages-textes. Les mises à jour en direct (over-the-air) de la navigation seront évidemment possibles.
Côté aides à la conduite, la suite de sécurité Toyota Sense 3.0 embarque, de série, à peu près tous les gizmos technologiques qui existent actuellement sur le marché afin de remplacer – pardon, seconder le chauffeur.
Les prix d’étiquette pour la Toyota Crown 2023 ne sont connus qu’en fin de la présente année, quelques semaines avant que les premiers exemplaires ne débarquent chez les concessionnaires canadiens.
Keyword: Premier clin d’œil: la Toyota Crown nous revient en hybride MAX