Algérie–Chine : lancement d’un projet commun de production de voitures électriques

L’Algérie et la Chine ont officialisé plusieurs partenariats industriels pour la production locale de voitures électriques. Un complexe automobile doit être implanté dans la wilaya de Naâma, sur une surface de 150 hectares, avec une capacité annoncée de 50 000 à 200 000 unités par an. Le projet, porté par un investisseur algérien en coopération avec un partenaire chinois, vise à approvisionner le marché national et à exporter vers d’autres pays africains.

Parallèlement, des constructeurs chinois tels que Geely, Chery et JAC (photo ci-dessus) ont confirmé leur intention d’installer des unités d’assemblage en Algérie. Chery prévoit une usine à Bordj Bou Arreridj, d’une capacité initiale de 24 000 véhicules par an, extensible à 100 000. Geely a annoncé une production de 50 000 unités par an à partir de 2026. Great Wall Motors a également présenté un projet d’usine en joint-venture avec un partenaire local.

Ces initiatives s’inscrivent dans la politique du gouvernement algérien visant à réduire la dépendance aux importations de véhicules et à développer une filière automobile nationale. Les autorités ont récemment ajusté les droits de douane et la fiscalité applicables aux véhicules électriques, afin de favoriser leur assemblage et leur commercialisation sur le marché algérien.

L’enjeu affiché est de proposer une citadine électrique à un prix "accessible", mais aucun chiffre n’a pour l’instant été communiqué. Les coûts de production dépendront largement de l’importation de composants stratégiques, notamment les batteries et l’électronique. Les perspectives de baisse des prix reposent sur les économies d’échelle et d’éventuelles subventions publiques.

Par ailleurs, le développement de l’infrastructure de recharge et la mise en place d’un réseau de maintenance adapté constituent des conditions indispensables à la réussite de ces projets. À ce jour, l’Algérie ne dispose pas encore d’un maillage suffisant de bornes pour accompagner une généralisation de l’électrique.

La coopération algéro-chinoise dans l’automobile illustre le rapprochement économique entre les deux pays, déjà actifs dans les secteurs de l’énergie et des infrastructures. Si les projets annoncés sont menés à terme, l’Algérie pourrait devenir l’un des principaux pôles de production de véhicules électriques sur le continent africain.