Horse Powertrain : le PDG interviewé sur l'avenir des moteurs à combustion

Horse Powertrain a présenté sa prochaine génération de technologies hybrides et de combustion lors du sommet IAA 2025, le salon de Munich. L'entreprise est un fournisseur mondial de systèmes de propulsion et approvisionne des constructeurs tels que Renault, Geely, Volvo, Proton, Nissan et Mitsubishi. 

Le siège social est situé à Londres, et Horse Powertrain exploite 17 usines et 5 centres de développement à travers le monde. En tout, environ 19 000 employés travaillent pour l'entreprise. Le groupe Renault et Geely détiennent chacun 45 % des parts, tandis qu'Aramco en détient 10 %.

Galerie: Horse Powertrain à l'IAA Mobility 2025

Le point central était la première du Horse C15, une nouvelle famille de systèmes d'extension d'autonomie compacts. Moteur, générateur et refroidissement sont logés dans un boîtier en forme de valise. Avec ses dimensions de 480 x 490 x 250 millimètres, l'unité est très compacte et peut être installée horizontalement ou verticalement.

La base est un quatre cylindres de 1,5 litre. Pour les véhicules des segments B et C, il existe une version atmosphérique de 70 kW, et pour les modèles plus grands, une version turbo allant jusqu'à 120 kW. Le C15 est compatible avec l'essence, l'éthanol, le méthanol et les carburants synthétiques.

Horse C15 Prolongateur d'autonomie

Un autre point fort était le Future Hybrid System, présenté pour la première fois au salon de Shanghai. Il combine moteur, boîte de vitesses, moteur électrique et électronique de puissance en un seul système. Cela permet de transformer les véhicules électriques à batterie en modèles hybrides, hybrides rechargeables ou à autonomie étendue sans grandes modifications.

Horse a présenté deux versions : une variante Performance de 740 mm de large avec deux moteurs (P1+P3) et une version Ultra-Compact de 650 mm avec un moteur (P2). Les deux utilisent un quatre cylindres de 1,5 litre et une boîte de vitesses hybride spéciale.

Également nouveau, le Horse 4DHT120, une unité "5-en-1" avec moteur électrique, générateur de démarrage hybride, boîte d'électronique de puissance, convertisseur DC/DC et boîte de vitesses. Avec une puissance continue de 80 kW, une puissance de pointe de 140 kW et un couple de 300 Nm, il permet des solutions hybrides efficaces dans un format compact.

Galerie: Horse Powertrain présente un nouveau concept de moteur hybride

Nouveau moteur à hydrogène

Dans le domaine des carburants alternatifs, Horse a présenté le M20 Hydrogen. Il est basé sur un moteur diesel quatre cylindres de 2,0 litres et délivre jusqu'à 90 kW pour 300 Nm. Le moteur respecte les normes Euro-7 et émet moins d'un gramme de CO₂ par kilomètre. Cela est rendu possible grâce à un nouveau système d'injection directe et d'allumage avec chambre de combustion optimisée. Le rapport de compression est de 10:1, et l'utilisation de l'hydrogène est de 94,3 % – un chiffre comparable aux piles à combustible, mais sans matériaux rares.

Pour les applications hybrides, le moteur B15 a été présenté. Ce moteur essence de 1,5 litre atteint 41,7 % de rendement thermique, jusqu'à 120 kW de puissance et 255 Nm de couple. Il est complété par la boîte de vitesses 3DHT160 en configuration P1+P3, qui permet des réactions rapides et une grande efficacité. La boîte de vitesses ne pèse que 138 kilogrammes.

Composants spéciaux

Horse a également présenté de nouveaux composants : Le Turbulent Jet Ignition (TJI) développé avec Aramco remplace la bougie par un allumage à préchambre. Des tests avec un moteur de 1,8 litre ont montré une réduction de 5 % des émissions WLTP. La production en série est prévue pour 2029.

Le nouveau générateur haute performance GaN utilise des puces de nitrure de gallium, est 20 % plus court que les systèmes comparables, atteint un rendement de 95 % et fournit 50 kW à 4 500 tr/min. Enfin, un moteur amorphe a été présenté, utilisant de l'acier amorphe ultra-fin, réduisant de moitié les pertes de fer et atteignant un rendement de 98,2 %, une puissance de 140 kW et un couple de 360 Nm.

Entretien avec le PDG Matias Giannini

Avec ces développements, Horse Powertrain souligne ses ambitions de fournir une large gamme de solutions pour les systèmes de propulsion hybrides et à combustion, et de soutenir la transition vers des systèmes de propulsion à faibles émissions. Sur place, nous avons parlé avec Matias Giannini, PDG de Horse Powertrain. Bien qu'il dirige une entreprise de moteurs à combustion, il n'est pas fondamentalement opposé à l'électrique. Voici ses déclarations les plus importantes :

"J'étais l'année dernière au Mondial de l'Auto à Paris et j'y ai constaté un changement clair dans la mentalité. L'industrie, surtout en Europe, comprend de plus en plus que nous devons agir pour mettre de nouvelles technologies et des produits concrets sur le marché. Il faut plus d'alternatives, mais tous les constructeurs ne peuvent pas tout faire en même temps. Si chacun essaie de tout couvrir, personne n'avance."

"Cela se voit surtout en Allemagne : les volumes s'effondrent, les bénéfices manquent, les usines ferment, les employés sont licenciés. Dans le même temps, le soutien politique fait défaut, rendant les investissements plus difficiles."

"L'objectif est clair : zéro net, décarbonisation, collaboration avec les gouvernements. Mais le chemin pour y parvenir n'est pas uniforme. De plus en plus, il devient évident que différentes technologies alternatives sont nécessaires. Cela pose aux OEM la question : avec qui collaborer ? Ils peuvent beaucoup faire par eux-mêmes, mais les partenariats sont souvent plus efficaces. C'est précisément là que réside notre mission et notre vision : repenser la mobilité pour tous."

Giannini sur l'électromobilité

"Je soutiens pleinement la stratégie des VE et je l'encourage expressément. Pourtant, même en 2040, plus de la moitié des nouveaux véhicules contiendront encore un moteur à combustion. Notre tâche est de réduire la complexité pour les OEM et de leur permettre de se concentrer sur leurs priorités. Il ne s'agit pas de supplanter les compétences existantes, mais de combler des lacunes spécifiques – que ce soit en termes de technologies ou dans certaines régions."

L'exemple de l'Espagne

"Les usines de Valladolid, Séville et d'autres sites sont d'une grande importance pour nous. Nous y fabriquons, par exemple, le moteur hybride de 1,2 litre pour le groupe Renault avec une production annuelle de plus d'un million d'unités. Nous continuons à investir, à entretenir la collaboration avec les syndicats et à apprécier grandement l'emplacement. L'Espagne restera importante pour nous à l'avenir."

Giannini sur l'extension d'autonomie

"Je crois à des solutions différentes selon les régions. Ma vision est que les OEM puissent planifier les futurs véhicules principalement comme des BEV, sans avoir à choisir entre plusieurs plateformes. Aujourd'hui, des coûts et une complexité inutiles sont générés par les plateformes multi-énergies. Avec des solutions modulaires – BEV avec extension d'autonomie optionnelle ou hybride – il est possible de conserver la flexibilité sans créer de structures parallèles. Cela réduit le risque et la pression d'investissement pour les OEM."

Sur l'importance de Horse Powertrain

"Nos produits ne sont pas de simples concepts théoriques. Nous produisons chaque année plus de 8 millions de moteurs électriques et sommes le troisième plus grand fabricant de groupes motopropulseurs au monde. Aujourd'hui déjà, nous couvrons environ 80 % des besoins du marché. Nos futurs produits sont développés de manière modulaire et autant que possible selon une approche plug-and-play pour faciliter l'intégration. Cela réduit considérablement les efforts pour les OEM."

Sur le diesel

"Il reste pertinent dans certaines niches, mais continuera à décliner à long terme. Nous soutenons les clients là où ils ont besoin de nous, mais nous ne voyons pas d'avenir à long terme pour le diesel."

Sur la réglementation de l'UE en 2035

"Je ne peux pas prédire si les plans changeront. J'espère cependant que la politique deviendra plus ouverte à la technologie. La mission – la décarbonisation – est incontestable. Mais les erreurs ont été faites en imposant non seulement des objectifs, mais aussi des technologies particulières. Il serait judicieux de fixer des objectifs ambitieux mais réalistes et de faire confiance à l'industrie pour développer les solutions. La technologie est la clé pour atteindre les exigences."