Grande annonce corporative cette semaine au Québec: la Belle Province a remporté la mise pour la construction à Bécancour d’une usine de General Motors (GM), en collaboration avec son partenaire sud-coréen Posco Chemical.
C’est donc sur les rives du Saint-Laurent qu’on traitera les matériaux actifs de cathode pour les batteries Ultium de GM, qui alimenteront entre autres les Chevrolet Silverado EV et les GMC Hummer EV.
Voici ce qu’il faut en retenir de cette annonce économique.
40% du coût de la batterie
Déjà, en décembre, GM et Posco Chemical avaient annoncé la création d’une coentreprise de traitement à grande échelle des matériaux pour les batteries des véhicules électriques. Selon les deux partenaires d’affaires, le traitement des matériaux actifs cathodiques, tels que le nickel et le lithium, représentent 40% du coût d’une cellule de batterie.
Bécancour, entre tous
De tous les sites envisagés pour cette toute première usine nord-américaine issue du partenariat GM/Posco, c’est celui de Bécancour qui a été choisi. La construction des installations «débutera immédiatement», dit le communiqué du constructeur américain, sur le site de la Société du parc industriel et portuaire.
Le même communiqué précise que l’emplacement laisse «la possibilité d’un agrandissement futur alors que GM continue de poursuivre de nombreux projets potentiels liés à la chaîne d’approvisionnement en véhicules électriques.»
L’usine de Bécancour devrait être opérationnelle en 2025 et embaucher 200 travailleurs, qui seront alors au cœur de l’aventure Ultium de GM.
Ultium… de kessé?
Dit simplement, la division Ultium de GM est celle qui développe la technologie électrique autant pour les modèles de production de masse du constructeur que pour ses véhicules haute performance.
Ce développement passe par des batteries qui promettent jusqu’à 724 kilomètres d’autonomie électrique. Elles bénéficieraient par ailleurs d’un haut niveau de recyclage en fin de vie, de même que les mises à niveau, au fil des avancées technologiques, grâce à la communication sans fil – une percée dont le constructeur est très fier.
En chemin pour la notoriété «électrique»
L’investissement tout juste annoncé à Bécancour reflète bien les objectifs édictés par le Québec dans son Plan pour une économie verte 2030. Et si la Bonne Nouvelle GM a été rendue possible, c’est grâce, «aux efforts d’équipe déployés dans le cadre de la Stratégie québécoise de développement de la filière batterie afin d’attirer au Québec des acteurs mondiaux de l’industrie du transport terrestre,» dit le ministre québécois de l’Économie et de l’Innovation, Pierre Fitzgibbon.
Le ministre a ajouté que le signal envoyé par GM et POSCO Chemical est clair: «Les plus grands acteurs du secteur automobile font confiance au Québec pour développer une industrie de production de batteries pour le transport électrique et durable. En plus du savoir-faire et des ressources naturelles nécessaires, nous avons maintenant une reconnaissance internationale qui confirme notre aspiration de devenir un leader dans le domaine.»
La Bonne Nouvelle GM à Bécancour, Québec Photo by GM Canada
Investissements gouvernementaux encore inconnus
Cette annonce «électrique» pour le Centre-du-Québec passe évidemment par la participation des différents paliers gouvernementaux, à commencer par ceux fédéral et provincial. Malheureusement, rien n’a encore été confirmé quant au financement et/ou aux prêts «pardonnables» (arrimés au nombre d’emplois) qui seront octroyés. Les détails de la structure d’investissement seront dévoilés, nous dit-on, dans quelques semaines.
Cela dit, le journaliste Mathieu Dion de Radio-Canada rapporte que la moitié des 500 millions sera «financièrement soutenue», à parts égales, entre Québec et Ottawa.
Usine de 500 M$ de GM à Bécancour : les gouvernements du Canada et du Québec soutiendront financièrement la moitié du projet à parts égales, mais les modalités des prêts dont une partie sera « pardonnable » doivent encore être finalisées. https://t.co/v1OdiO3Aew
— Mathieu Dion (@Mathieu_Dion) March 7, 2022
Un retour, exactement 20 ans après le grand départ…
Voilà qui nous laisse tout le temps nécessaire de… se rappeler que GM a mis fin à ses activités manufacturières québécoises il y aura très exactement 20 ans à la fin de l’été.
En effet, c’est le 29 août 2002, après 37 ans et quatre millions d’automobiles assemblés, que l’usine GM de Boisbriand et ses (jusqu’à) 3500 travailleurs tournaient l’historique page de la seule usine de fabrication automobile canadienne hors Ontario. Les portes se sont définitivement fermées sur les dernières Chevrolet Camaro et Pontiac Firebird à y être produites.
Oui, GM avait remboursé sa dette de Boisbriand
Pour ceux et celles qui se demandent (encore) si le prêt sans intérêt de 220 millions de dollars canadiens accordé par les gouvernements fédéral et provincial en 1987 pour la modernisation de l’usine a été remboursé, la réponse est: oui.
Selon les modalités de l’entente, le constructeur avait 30 ans pour remettre les sommes dues – et c’est ce qu’il a fait en 2017. Mais alors, les installations manufacturières avaient déjà disparu, ayant cédé la place à un centre commercial…
Keyword: Ce qu’il faut savoir du retour de GM au Québec